Aucun pays n'aura bénéficié d'une telle couverture médiatique en 2010:
Séisme, tornade, épidémie de choléra, cyclone, élections présidentielles.
Et ce n'est pas fini! Trois mois encore sous les feux de la rampe:
- Fin du mois, les élections présidentielles - si Préval n'arrive pas, entretemps, à
convaincre la communauté internationale que l'épidémie de choléra est un obstacle à
leur bonne tenue, le cyclone lui ayant fait défaut par sa "trop grande clémence"!;
leur bonne tenue, le cyclone lui ayant fait défaut par sa "trop grande clémence"!;
- Début janvier, le triste premier anniversaire du séisme;
- et début février - normalement, l'intronisation du nouveau président d'Haïti.
Pas facile pour un si petit pays, si pauvre et si démuni d'assumer cette mise en
lumière. Surtout lorsque rien ne se prépare.
Sur le front des élections, outre les slogans plus plats les uns que les autres des
candidats, leur programme sans réelle ambition ni solution, c'est la violence qui pré-
domine... "Un brouillard épais que ni les sondages ni les débats qui se multiplient ne
semblent pouvoir diluer,encore moins dissiper", écrivait aujourd'hui l'éditorialiste du Nouvelliste Franz Duval.
A cette confusion annoncée, Tomas est venu ajouter son désordre. Car,malgré
sa "clémence", ce cyclone de pluies risque de laisser un lourd bilan. On raconte
ici que si Tomas a finalement évité de passer sur le pays, c'est parce que Thomas est lepetit nom que les Haïtiens donnent à leur patrie (pour ceux qui connaissent la chanson Haïti Chérie). Bref, Tomas a cependant ravagé cultures, pêcheries, détruit routes et
ponts, provoqué moultes glissements de terrain, sans oublier les milliers de nouveaux
sans abris qui viennent rallonger cet interminable cortège de laisser-pour-compte. Au-
tant dire que les répercussions socioéconomiques seront importantes pour ce pays en
situation de précarité extrême depuis le 12 janvier. Ajouté à cela le fait que l'arrivée de
Tomas coïncide avec une certaine flambée des prix des produits alimentaires sur le
marché mondial, et vous aurez... une petite partie du tableau, malheureusement!
Car, la menace qui plane désormais, sans aucun doute l'une des plus graves, c'est une propagation plus rapide du choléra. La barre des 500 morts a déjà été franchie. On
apprenait aujourd'hui la contamination de 73 personnes à la capitale dont 1 mort, et le décès de 31 personnes ce seul mardi 9 novembre dans la ville des Gonaïves, chef lieu de l'Artibonite sur la côte nord-ouest d'Haïti! Pis encore, faute d'hôpitaux et d'infra-
structures dignes de ce nom - une partie a été ensevelie sous les flots de Tomas - les morts ont été jetés dans les rues de la ville...
Une réalité avec laquelle chaque Haïtien et chaque Haïtienne doit aujourd'hui composer pour continuer à vivre. Ce qu'ils font et, il faut le dire, avec un courage rare.
Mais le tableau n'est encore que succint. Je vous enjoins vivement à lire cet excellent
article de l'économiste Leslie Péan:
Pour ceux qui connaissent Haïti, cette magistrale synthèse résonnera en eux comme
elle l'a fait en moi.
elle l'a fait en moi.
Pour ceux qui comptent se rendre dans ce pays - il y en a, prochainement!, je vous
recommande vivement de lire cet article avant...
recommande vivement de lire cet article avant...
Pour les journalistes, dites-moi si, en Suisse, un tel article pourrait être publié dans
l'un ou l'autre de nos médias si comme il faut?
l'un ou l'autre de nos médias si comme il faut?
Pour conclure, une photo, une parmi tant d'autres, de ce cloaque omniprésent,
prise dans un bidonville de PaP (Carrefour en bord de mer), avant le cyclone.
Essayez d'imaginer ce qui s'est passé avec le passage de Tomas et des rivières en furie
dévalant les mornes jusqu'à la mer - nos torrents de montagne à la fonte des neiges
ne sont que de pâles et inocentes copies....
Par endroit, la mer est montée de 2,5 mètres...
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